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21 novembre 2010 7 21 /11 /novembre /2010 07:30
     Les ponts enjambant de façon "extraordinaire" une rivière tumultueuse, ont toujours fascinés les hommes. Ces ouvrages "surhumains" ne peuvent pas avoir été construits par les hommes. Lorsque c'est inexplicable, c'est évidemment une oeuvre de Lucifer.
 
    Voici dans l'Ariège, proche de Foix, un pont médiéval fortifié (voir cet article) assez unique se nommant :
 

 

 

LE  PONT  DU  DIABLE  de  Montoulieu

 

 

   " Ce matin-là, Raymond Roger (Comte de Foix), se leva de méchante humeur. Sans doute le sanglier mangé la veille au soir, passait difficilement. Bref il fit seller son cheval favori, et partit au galop dans la montagne. Il eut tôt fait de traverser la ville et de s’engager sur la route qui borde l’Ariège, rive gauche, en remontant vers sa source.
    Il traversa Ferrières, puis Prayols. Peu après, lui vint la fantaisie de passer sur la rive droite. Il poussa son cheval au bord de l’eau, mais à cet endroit l’Ariège est encaissée, l’eau y est profonde, et le cheval refusa d’avancer. Furieux, le Comte fit demi-tour et rentra au château.

 

   Immédiatement, il envoie chercher le Baron de Saint Paul, et lui dit vivement :
      # « Baron, ce détour dans ta région m'ennuie... »
      - « …Mais…Sir..... il en a été toujours ainsi tant la rivières est… » bredouilla le pauvre Baron.
      # « Il suffit !     Je t'ordonne de construire un pont en ce lieu, et vite !... »
      - « …Heu…oui,... je vais essayer… » chuchotta le Baron consterné devant cette tâche presque impossible.

 

      # « Si dans 1 mois, pont il n'y a pas, ta vie suspendra !... »

 

 

  Le comte se retire, laissant le pauvre Baron de Saint Paul tout désemparé.
     Le baron était un poète, insouciant du lendemain et dépensant dès qu’il avait quelques écus. Aussi n’avait-il rien pour engager les travaux. Et lui qui chantait toujours, devint tout triste. Les jours se succédaient et aucune solution en vue. Il alla sur les bords de l’Ariège, à bout de force il s’écria :Votre âme m'appartient !
      - « Oh ! Je traiterais même avec le diable pour me sortir de ce mauvais pas ! »
      * « Tope là… » dit une voix derrière lui, et le diable lui tendit la main.
      * « …Ton pont sera fait le jour fixé !.... »
      - « …C'est vrai ?…merci, ho, oui, merci… » bredouilla le pauvre Baron.
      * « …Mais.......Que me donneras-tu en échange ? »
      - « …Mais…mais… » tremblotta notre Baron comprenant trop tard son erreur.
      * « Tu n’as pas d’argent, je le sais ! D’ailleurs regarde… » et, ramassant une pierre, le diable la lança et il en sortit des pièces d’or.
      - « …Mais…je…que... »
      * « …Ce que je veux,...... c’est ........l'âme du premier qui passera sur le pont ! »
  Le Baron réfléchit, plissa les yeux et dit :
      - « …Et bien soit !     Sur mon honneur, le premier sera à toi !… » dit le Baron.
 
   Et chacun s’en fut de son côté. Mais à partir de ce moment-là, le Baron fut encore plus triste. Il avait traité avec le diable.
     Bourré de remords, il alla où vont ceux qui ont besoin de réconfort. Il partit à l’église St Volusien, Honteux de son péché, il se cacha derrière le premier pilier de droite, et se prosterna en pleurant. Le frère sacristain aperçut cette masse noire et partit trouver le Révérendissime Abbé :
Viens te battre, Belzébuth, je t'attends !      - « …Mon Père, dit-il, il y a un voleur dans l’église !… »
      - « …un voleur !     Comment !     Allons voir ».
   Il y va et s’arrête un peu avant le piler, écoute et entend les sanglots.
      - « …Ce n’est pas un voleur !    C’est un homme qui souffre… »
   Et s’avançant, il frappe sur l’épaule du Baron :
      - « …Venez mon ami !… »    Et il l’emmène à la sacristie où il reconnaît le Baron de St Paul. Celui-ci raconte son affaire, sa peine et confesse son péché.

 

   Une fois la confession achevée, le révérend père dit quelques mots à l’oreille du Baron :

 

      - « Demain, il vous faudra........ et vous.........alors........ solution !  ».
   Personne ne sut les"messes basses" du Père, mais on raconte que le Baron  rentra chez lui, sifflant comme un merle.

 

     Toute la nuit, la vallée retentit d’un bruit infernal.     Un chantier terrible !!!!       La nuit fut très longue pour les habitants du village. Dormir était impossible. Et lorsque les premiers rayons du soleil se mirent à éclairer la vallée, il était possible de voir ........... un pont !
     Oui, au dessus du torrent, "miraculeusement" un pont apparaissait.

 

    Le diable s’installa sur le parapet, attendant le premier client.
 
        Aux premières lueurs de l’aube, arrive le Baron de St Paul, drapé dans une cape noire.
   Le diable ricane :
      * « …Ainsi, c’est toi qui va être le premier ! … »
      - « …Non, non… » dit le Baron… « Le premier, celui qui est pour toi.........le voilà ! »,  et ouvrant le panier caché sous son manteau, il délivre un énorme chat noir, à la queue duquel est attachée une casserole. Le chat détale à toutes pattes et traverse le pont.
   Furieux, le diable veut se précipiter sur le Baron quand, d’un repli du terrain, émerge la procession des moines de St Volusien, chantant des litanies des saints, avec la croix en tête et le père Abbé tenant le goupillon et aspergeant le pont d’eau bénite.
   Le diable détala......... Victoire !!!

 

   Pendant de longues années, peu de personnes osèrent s’aventurer la nuit pour traverser le pont. Depuis près de 10 siècles, plus de traces de Lucifer.
   Si vous allez vous promener là-bas et que vous le rencontriez, alors...........c’est que c’est vous qui l’avez amené ! »

 

("La legendo del pount del diable" tirée du livre  "La Mandrette- Mémoire d’Ariège" - Ed. LACOUR/REDIVIVA)

 

 

Pensez vous que ce curieux et majestueux pont fortifié soit l'oeuvre des hommes ?

 

 


Voici d'autres légendes avec "le DIABLE"  pour ..... héros.

* Le puits du Diable de Fleckenstein 
* Le pont du Diable de * La Pierre Percée
* Le Pas de Soucy

 

 

 

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commentaires

A
<br /> Je vous rétorque:<br /> à condition que les femmes les croient, les hommes (ce n'est déjà pas gagné d'avance il me semble) et qu'elles-mêmes ne soient pas tentées...par le diable, d'aller plutôt au bistrot d'en face qu'à<br /> l'église.. non ?<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Ben... Je ne sais pas.... Je ne vais ni dans l'un ni dans l'autre.... sauf quand elles sont fortifiées (heu, pas les femmes, bien sur  ... les églises). <br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> il y a aussi un pont du diable près de chez moi...<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Le diable est un grand voyageur qui adore construire pour emporter les âmes... N'en n'ayant point, je traverse tous les ponts de France et de Navarre ! <br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Je vous réponds:<br /> - dans les contes, oui, je pense.<br /> - ailleurs... il semble qu'il réussisse pas mal... tout est alors dans l'art de ne pas se laisser tenter. (encore une expression qui perdure et qui est très bien imagée: les gens y perdent bien<br /> leur âme, en se laissant tenter par...tout et n'importe quoi...)<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Le diable est une invention de l'homme pour que les femmes aillent à l'église pendant que nous les attendons au bistrot en face. <br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Le diable, il me plait bien.....en sauce !...<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Le Diable se mange à toutes les sauces... Les contes font croire qu'il perd à chaque fois.... mais est ce bien vrai ?<br /> <br /> <br /> <br />
G
je connais bien ce pont c'est pas très loin de chez moi, mais relire la légende m'a rafraîchit la mémoire!!
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L
<br /> Quelle chance d'habiter proche d'un pont mystérieux. Peut être as tu vu, un soir de pleine lune, la fourche de Belzébuth ?<br /> <br /> <br />