Pour découvrir l'extérieur de la tour-porte
L'intérieur :
La salle basse
* Le contraste entre le puissant soleil Gardois et l'ombre intérieure m'oblige à attendre que mes yeux s'habituent.
* J'adore ce moment où je sens les entrailles sans les voir. C'est le moment où l'imaginaire travaille.
* En regardant la porte coté Sud, je vois les 2 niches contenant une archère.
Avez vous remarqué l'épaisseur des murs ?
* Évidemment, la tour étant symétrique, la porte coté Nord possède aussi les mêmes systèmes défensifs.
* Le coté Est donnant sur la lagune, montre une archère avec un ébrasement (voir vocabulaire) intérieur important.
* Au plafond, un orifice rond m'interpelle.
A quoi vous fait il penser ?
* Bien qu'elle soit obstruée, cette ancienne ouverture me fait penser à un assommoir.
* Ce niveau ne comporte aucune sculpture ni décoration. L'architecture est fonctionnelle et défensive.
Le fameux colimaçon !
* Après avoir regardé les cotés Sud, Nord et Est, que vais je regarder ?
Avez vous une idée ?
* Evidemment, je vais me tourner du coté Ouest.
* Curieusement, il ne ressemble pas à son opposé.
* L'archère coté lagune est bien présente mais une ronde forme occupe une partie de l'espace.
* Vous êtes si intelligents mes fidèles lecteurs (et lectrices bien sur) que vous avez deviné la présence d'un escalier intérieur en colimaçon.
* Vous avez remarqué qu'il tourne sur la droite.
C'est le sens logique pour que l'assaillant tentant de monter ait le bras droit (porteur de l'épée) bloqué par le montant. Ainsi le défenseur a toute la liberté pour toucher son adversaire.
Si vous ne me croyez pas, faites l'essai !
* La lumière dans cet escalier est amenée par les archères droites à faible ébrasement.
* Je suis surpris de voir une archère au raz d'une marche, donc très basse.
Est ce du à la reconstruction récente ?
Ou est ce volontaire pour effectuer un tir au pied de la tour ?
La salle du 1er étage
* En cette salle, l'ambiance est différente.
* Je pressens que cette pièce fut la salle des gardes et même la pièce de repos.
* Au fond, une fenêtre à coussiège est obturée. Je vous l'ai déjà montrée ici.
* A droite, l'ouverture lumineuse permettait la surveillance coté Sud.
* Le confort de cette salle est assuré par une petite cheminée coté Ouest.
* Bien que l'espace soit minimal, il devrait être agréable de rester quelques heures dans cette pièce au plafond décoré.
Avez vous remarqué la sculpture sur les clés de voûte ?
La plateforme sommitale
* Je reprends l'escalier pour arriver..... au sommet du monde !
* Certes, mon propos est un peu exagéré, mais avouez qu'en cette terre si plate, être à 13 mètres de hauteur permet de voir très loin.
C'est la fin
* Pour vous la visite est terminée.
* Je vous accompagne jusqu'à l'escalier.
* Je vais rester pour me dorer au soleil en espérant voir un vol de flamant rose.
Le diaporama de la tour est ici - CLIC
Histoire de la tour :
* A la fin du 13ème siècle (à vérifier), début de construction de la tour. Le pont enjambant la rivière Vistre est nommé : Pont de Carbonnière. Logiquement, la tour fortifiée prend ce patronyme.
* Au 14ème siècle, la tour est considérée comme l'une des clés du Royaume de France. Elle sécurise la route terrestre et contrôle la navigation sur la rivière. Evidemment, une taxe est prélevée pour chaque personne et chaque charrette passant en ce lieu.
Remarque : Les (auto)routes à péage ne sont pas une invention moderne.
* En 1562, durant les guerres de religion, après avoir incendié l'abbaye de Psalmodie, le Vicomte (voir titres de noblesse) de Crussol (voir son château) à la tête d'une armée Protestante, attaque puis s'empare de la tour. Son but final est de prendre la cité Catholique d'Aigues-Mortes. Mission qu'il ne réussit pas.
* En 1567, la tour étant à nouveau aux mains du Roi Catholique de France, une armée Protestante s'en empare pensant ainsi conquérir facilement Aigues-Mortes. Comme 5 ans auparavant, l'armée des Huguenots ne conquiert point la cité Royale.
* En 1598, trois hommes d'arme sécurisent la tour. Cela peut paraître peu mais Aigues-Mortes est proche. Il suffit d'une simple alerte pour que les renforts parviennent par l'unique route.
* En cette fin de 16ème siècle, la plateforme est modifiée pour permettre le tir de canon.
* En 1622, les troupes Huguenotes du Duc de Rohan attaquent la tour. Les boulets des canons détruisent partiellement la construction. C'est par l'un d'eux que périt le capitaine de cette tour.
* En ce 17ème siècle, la tour est réparée et ses défenses sont améliorées.
* A la fin du 18ème siècle, la tour a toujours une fonction défensive.
* En 1780, la porte fortifiée à péage permet d'augmenter les revenus de certains nantis du Royaume comme le Duc de Fleury, Pair de France, Lieutenant Général des armées du Roy et gouverneur de Lorraine qui est nommé : Capitaine de la tour de Carbonnière. Ce Duc ne se rend pas en ce lieu pour le défendre ni l'inspecter.
* Vers 1792, avec l'abolition des privilèges, la tour devient Bien National.
* En 1810, la tour appartient à la ville d'Aigues-Mortes. Les autorités municipales, ne sachant que faire de ce bâtiment, le cèdent au ministère de la guerre.
* Au 19ème siècle, la circulation sur cette route est importante.
* En 1825, l'ingénieur en chef des ponts et chaussées du Gard envisage la destruction de la tour car elle crée un rétrécissement et sa vétusté pourrait occasionner des éboulements dangereux pour les véhicules.
* En 1872, un contournement de la tour est décidé sauvant cette construction historique.
* En 1903, la tour est classée aux Monuments Historiques.
* Au 20ème siècle, la tour est gérée par le Centre des Monuments Nationaux.
* Au début du 21ème siècle, à une centaine de mètres au Sud du bâtiment, un parking est construit permettant la découverte de la tour en longeant la lagune.
* Au 21ème siècle, la découverte de la tour de Carbonnière est libre et gratuite.
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