Département : 40 - LANDES
Le hameau :
Situation : (--> le voir sur une carte)
Le bourg de Saint Aubin est situé à 24km au Sud-Ouest de Mont de Marsan (voir ses fortifications) et à 10km au Nord-Ouest de Hagetmau.
Le hameau de Poyaller est situé à 3km à l'Ouest-Nord-Ouest de Saint Aubin.
Coordonnées du château :
43° 43' 1" N | 0° 44' 4" W |
43.716993° | -0.734668° |
Toponymie : (petite initiation)
* La particularité de ce hameau est qu'il possède de nombreuses orthographes en fonction des livres, cartes, historiens et prononciations locales :
- Poyaler,
- Pouyalé,
- Poyalé,
- Poyaller.
* C'est cette dernière, la plus usitée, que j'ai retenue.
Le château :
L'extérieur :
La découverte
* Parfois pour découvrir une ruine de château fort, il faut regarder attentivement au sol (par exemple à Salses le château), mais à Saint Aubin, je pressens que les murs en ruine volent dans le ciel.
* Évidemment, le château de Poyaller n'est pas celui d'un magicien sachant faire de la lévitation aux constructions fortifiées...pfff, je ne suis pas en Bretagne, terre des légendes.
* Mais cette ruine est assez imposante pour survoler les hauts arbres.
L'enquête commence
* De loin, des fenêtres Romanes me donnent un indice de sa date de construction.
* Hélas, l'absence de mâchicoulis, crénelage, trou pour des hourds (voir glossaire) m'informe que la construction a été arasée.
* Ce mur (dont je ne connais pas encore la fonction) est construit en petites pierres correctement taillées mais semble avoir été consolidé récemment.
* Pour entrer dans la cour du château, il faut monter une pente légère qui, à mi-distance, comporte encore les vestiges d'un fossé. Je me mets à rêver du pont-levis abaissé pour moi.
L'intérieur :
1ère analyse
* S'il n'y avait pas les arbres, je pourrais surveiller les vallées du Louts et de la Gouaougue, car le site castral est posé sur une motte d'une dizaine de mettre de hauteur dont ma brochure affirme être "artificielle".
* En entrant je vois une porte.... Je vous entends dire :
"Wahouu, il est fort le Chevalier, ou bien il se moque de nous.
Avec 3 pierres posées au sol, il prétend voir une entrée de château".
* Vous savez que j'ai l'imagination fertile, mais je pense que les 2 vestiges de mur à l'entrée de la motte devaient certainement être l'entrée médiévale avec double vantail, herse, pont, assommoir... (mais je divague un peu, désolé).
* Un procès verbal de 1778 décrit l'entrée comme étant une chaussée de 3,90m de large sur 27m de long soutenu par un mur de chaque coté aboutissant à un portique de 2,5m de large.
* Au bord de la pente, coté Nord, un pan de mur doit être le seul vestige encore vivant du rempart entourant la haute cour et le château.
Le donjon
* Évidemment, la construction la plus imposante de ce vieux château est la tour maîtresse.
* Elle est parallélépipédique et centrale avec peu d'ouvertures de tir.
* Ce type d'architecture se voit souvent dans des châteaux forts du 12ème siècle.
* D'après un procès verbal de 1778, la tour mesurait 9,70m de coté pour une hauteur de 14,60m. Aujourd'hui elle atteint péniblement les 12m.
* Au sommet de la tour, 2 curiosités architecturales attirent mon attention :
1 - La petite fenêtre plein cintre :
Elle correspond certainement à l'éclairage du logis (car, avec ses dimensions, il est évident que le donjon était habitable).
2 - La construction en encorbellement :
De suite j'ai imaginé le vestige du mâchicoulis (voir vocabulaire). Mais pensant que la tour est très arasée et qu'en plus une porte se situe en dessous, j'opte pour une bretèche.
* Si je fais abstraction de l'ouverture basse causée par un effondrement, l'ouverture supérieure correspond à la porte d'accès médiévale avec son arcature plein cintre.
* Avec des murs de plus d'un mètre à la base, ce donjon parait immortel.
L'intérieur du donjon :
En entrant, c'est le choc
* L'absence de plafond permet d'observer l'asymétrie des 4 étages.
* Chaque pièces semble avoir une fonction différente.
* Les poutres étaient posées sur des corbeaux non sculptés.
* Des petites fenêtres éclairaient les étages supérieurs.
Ameublement
* Au rez de chaussée, une fenêtre avec ébrasement ressemble à une archère que l'on aurait agrandie.
* Dans un angle, une cheminée trône fièrement.
* L'absence de piédroit est surprenante.
* Une cheminée d'angle est assez rare au Moyen Âge et avec son manteau chanfreiné de 2,5m de large, je pense que je suis devant une curiosité architecturale.
* J'imagine le plaisir d'être réchauffé par l'âtre il y a 600 ans.
Le diaporama du château est ici - CLIC
Histoire du château :
* Au 12ème siècle (?), construction d'un château (à vérifier).
* Au milieu du 13ème siècle, aménagement de l'actuel château.
* En 1274, le château appartient à plusieurs seigneurs vassaux du Roi d'Angleterre qui est aussi Duc (voir titre de noblesse) d'Aquitaine.
* En 1442, le château et ses terres sont élevés en Baronnie par le roi de France Charles VII (voir liste des rois). Cet acte est une récompense au seigneur Louis de Marsan de Cauna pour son ralliement de son territoire au Royaume de France.
* Au 17ème siècle, un texte affirme que les bâtiments sont inhabitables et très ruinés. Terres et château appartiennent toujours à la famille de Marsan de Cauna.
* En 1683, François de Gontaud de Biron est le nouveau propriétaire. Mais il n'habite pas le château ruiné.
* En 1788, à la mort de Louis de Gontaud de Biron, une partie des biens est vendue à plusieurs familles (?).
* En 1794, la ruine est prise par les révolutionnaires et vendue comme bien national. Il semble que le château soit dépouillé de ces plus belles pierres.
* En 1996, la ruine est inscrite aux Monuments Historiques.
* Au 21ème siècle, la découverte de l'extérieur de la ruine est possible en respectant la propriété privée. La visite depuis le terrain privé et l'intérieur de la ruine est soumise à acceptation du propriétaire.
--> Attention : La ruine est en mauvais état, le risque de chute de pierres est important.
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