Département : 36 - INDRE
Le bourg :
Situation : (--> le voir sur une carte)
La commune de "Le Pêchereau" est située à 90km à l'Est de Poitiers, à 30km au Sud-Sud-Ouest de Châteauroux et à 3km au Sud-Est d'Argenton sur Creuse.
Coordonnées du château :
46° 34' 19" N | 01° 32' 50" E |
46.572042° | 1.547254° |
Toponymie : (-->voir initiation)
* Avec les siècles, le site prit de nombreux noms :
- Guorbat,
- Gorbat,
- Gourbat,
- Groubat,
- Pour devenir : Le Courbat.
* Le nom original viendrait du Bas Latin désignant :
- Une pièce d'eau profonde et même boueuse,
- Une sorte de fossé.
Le château :
L'extérieur :
L'approche
* Grâce à mon instinct incroyable de chasseur de constructions médiévales fortifiées (aidé par mon brillant destrier au flair si subtil) je me retrouve devant ce triple panneau annonçant un château nommé : Courbat.
Sera-t-il en ruine ou entier ?
* En tournant la tête, je vois un autre panneau annonçant que "mon" château est devenu une mairie.
* Le fait qu'une construction seigneuriale soit devenue un bâtiment républicain n'est pas rare, je vous en ai présenté un dans le Vaucluse, puis un autre dans l'Yonne.
* Soudain, j'ai quelques réticences. Je crains une trop grande reconstruction pour cause de modernité administrative.
Pensez vous comme moi ?
La découverte
* Lentement je m'avance, les yeux vers le sol pour tenter de voir des traces d'un rempart extérieur par exemple.
* Soudain... une large étendue d'eau se met à frissonner à mon approche.
Serais je un peu magnétiseur ?
Une gentilhommière ?
* Point de don extraordinaire je possède pour faire mouvoir les éléments de Dame Nature, c'est un léger souffle de vent qui a froissé le miroir puis soulever la poussière piquant ainsi mes yeux.
* Cette courte et chaude bise s'est mise à apparaître par un grand hasard me faisant lever les yeux pour voir ceci.
Je vous sens désappointés
* "Ceci n'est pas un château fort ni une ruine médiévale monsieur Le Chevalier Dauphinois" murmurez vous en pouffant derrière votre écran.
* Je comprends votre surprise en voyant les multiples fenêtres modernes et ce toit (du 17ème siècle ?) point médiéval.
* Mais ci-dessous, je vais vous démontrer que cette gentilhommière devenue une mairie est l'évolution d'une construction fortifiée de mon époque favorite.
Fermez les yeux et écoutez moi.
L'autre face
Quel contraste !
* Cette face, avec ses 2 puissantes tours opposées, ressemble beaucoup plus à un château fort.
* La ronde tour à gauche a perdu son agressivité défensive.
* Par contre, celle de droite est fascinante avec son archère canonnière cruciforme.
L'encorbellement
A quoi servait la construction en encorbellement ?
* Il n'est point besoin d'être spécialiste en architecture médiévale pour en donner le nom. La réponse est simple à trouver.
- Il n'y a point de porte à défendre en dessous, ce n'est donc pas une bretèche (voir vocabulaire).
- Cette construction est donc les latrines.
* Si l'architecte a créé une "construction pour les besoins "intimes", une autre question se pose :
A quoi servait cette pièce au 1er étage ?
La tour-porte
* Précédée par un pont, je suppose que la ronde construction est une tour-porte.
* Pour protéger la courtine et faire reculer l'assaillant, la tour possède deux archères-canonnières :
- Celle du haut permet d'atteindre l'ennemi sur la rive opposée,
- Celle du bas permet le tir sur des éventuels nageurs ou barques traversant les douves.
Je vais emprunter le pont
* Pour franchir les douves, il faut un pont (ou être équipé d'ailes).
* La partie fixe du pont a été très remaniée à l'époque récente et a perdu son charme des rails guidant les roues d'un carrosse.
* Au bout du pont fixe, il devrait y avoir un pont mobile.
* Mais le confort et la modernité l'ont supprimé.
Le pont levis
* Bien qu'absent, les traces de l'existence du pont-levis sont lumineuses :
- Fentes verticales ayant réceptionné les flèches de levage,
- Encadrement rectangulaire pour coincer le pont empêchant les assaillants de le crocheter.
* Les petites fenêtres et surtout les linteaux en accolade rappellent les origines médiévales de la construction.
* La pièce au 1er étage devait être la salle des gardes.
* Ce niveau correspond aux latrines décrites précédemment.
L'intérieur :
Dans la tour porte
* Lentement je franchi le seuil. Comme je l'espérais, au fond d'un large ébrasement (voir vocabulaire), je vois :
- D'un coté, l'archère canonnière,
- De l'autre, une archère canonnière cruciforme.
* Ceci est la preuve que ce château a subi de nombreuses modernisations durant les siècles.
Avez vous remarqué l'épaisseur des murs ?
Les portes sont fermées
* Point d'employés communaux le jour de ma visite. Je ne peux pas entrer dans les locaux.
* Je me console dans la cour d'honneur, en touchant la ronde tour.
* Puis, rassasié de la vue des douves, j'emprunte le chemin du retour.
Le diaporama du château est ici - CLIC
Histoire du château :
* Au 13ème siècle, construction d'un château fortifié relevant de la seigneurie d'Argenton.
* En 1218, le site appartient à Pierre Courreau de Courbat.
* En 1425, Gilbert Augustin est seigneur du Courbat et de La Feuge (à vérifier).
* En 1614, Jean Mauduit, bailli d'Argenton, achète le château, puis réalise de nombreux travaux d'embellissement et de confort.
* En 1625, Jean Mauduit fait construire un pigeonnier rond à l'extérieur du château. La paroi intérieure de la ronde construction comportait plus de 800 boulins (trous) répartis en 14 rangées, prouvant la richesse et la puissance de ce seigneur.
* En 1760, la famille Mauduit cède le château à Louis de Chevestre.
* Au 19ème siècle, de nombreux travaux changent l'architecture du vieux château.
* En 1931, par mariage, le château appartient à Pommeau de la Forest
* En 1985, la municipalité achète le château à un descendant de la famille La Forest.
* Au début du 21ème siècle, la découverte de l'extérieur est libre et gratuite depuis la route et le parc. Le bâtiment est une mairie et n'est pas vraiment visitable.
![]() |
Vers Menu châteaux de l'Indre |