Département : 07 - ARDÈCHE
Le bourg :
Situation : (--> le voir sur une carte)
La commune de Saint Péray est située à 45km au Nord de Montélimar (voir son château), à 25km l'Est de Lamastre (voir son château) et à 5km au Nord-Ouest de Valence.
Coordonnées du château :
44° 56' 24" N | 04° 51'07" E |
44.939994° | 4.851999° |
Le château :
L'extérieur :
Pourquoi suis je ici ?
* Ayant éclaté un des pneus de mon destrier (heu...cela doit se nommer un fer) j'erre dans Valence à la recherche d'un dépanneur (un maréchal ferrant).
* Soudain, en levant les yeux, je remarque une belle qui m'observe depuis la fenêtre du château.
* Il me faut de suite la découvrir.... heu... la ruine bien sur.
* Cette paroi étant si abrupte, le sommet si haut (200 mètres de dénivelé), je décide de la contourner par une route goudronnée au Nord.
C'est plus qu'un château !
* En découvrant ce site médiéval depuis le Nord, je constate que le bourg castral est immense.
Est ce le Carcassonne du Vivarais ?
* Certes, mon questionnement est (volontairement) exagéré, mais avouez que ce site est impressionnant.
* Une pente avec un village en bas, un château en haut, un rempart entourant l'ensemble.
* Cet imposant mur de protection mesure plus de 330 mètres. Hélas, à cause de son arasement, il est difficile de voir si crénelage et mâchicoulis (voir vocabulaire) existaient.
Le châtelet avant le château, hooo !
* Pour entrer, il faut consulter le plan.
* Il n'y a qu'une seule porte (ce qui est logique puisque ce n'est pas une bastide comme celle-ci).
* J'avance vers le châtelet d'entrée. Il forme un sas permettant d'isoler les assaillants et surtout d'éviter l'utilisation d'un bélier.
L'intérieur :
Il faut un parapluie !
* En franchissant la porte, mon regard est de suite attiré par les systèmes défensifs de l'entrée.
* Le temps, les hommes et les reconstructeurs ont assagi cette entrée, mis il est possible de voir la plateforme communiquant avec le chemin de ronde.
* Puis, j'avance lentement sur un sentier presque aménagé pour découvrir les ruines des 140 maisons (ou presque).
Que voir ? 👀
- Évidemment certaines s'appuient sur le rempart.
- Elles sont toutes dépourvues d'un toit.
- Leur base n'est pas très large.
- Elles semblent être composées de 2 niveaux. ne voyant pas d'escalier, je pressens que l'étage était accessible par une échelle en bois.
- Je ne vois que rarement des fenêtres, mais je pressens que les murs fragilisés par ses ouvertures de lumière ont été les premier à tomber.
- Curieusement, je ne vois pas de cheminée.
- Parfois un trou dans mur me fait imaginer que ce fut un placard.
Le château s'encastre dans le rocher !
* Pour mieux comprendre les systèmes défensifs, je ressors puis je contemple cette merveille de pierres depuis le Sud.
* En étant posé sur le rocher, ce rempart ne pouvait pas subir la sape.
* Le mur défensif est évidemment pourvu d'archères.
* Les angles et les changement d'alignement sont évidemment pourvus de tours avec étages défensifs ou semi-circulaires traversées par le chemin de ronde.
- Nota :
A - Je suis surpris que les murs défensifs ne comportent aucune canonnière ni ouverture de tir pour armes à feu.
B - Les trous de boulin alignés au niveau du "chemin de ronde" devaient porter une plateforme en bois et/ou un hourdage (voir vocabulaire).
Impair et passe
* Pour comprendre ce château, il faut un plan.
* Rappel : Je suis venu en ce lieu car une damoiselle me faisait signe à la fenêtre, donc :
- Je passe rapidement devant la citerne car je n'ai pas soif.
- Je ne regarde pas les écuries car mon destrier est en bas.
- Je ne m'intéresse point à l'église qui n'est pas fortifiée.
En fermant les yeux... je le vois entier !
* Enfin, je suis face au château :
- Sur la droite, le fantôme de la tour escalier en colimaçon avec au sommet la porte de l'étage.
- A gauche... heu... l'annexe avec une imposante cheminée au dessus.
* Ma dulcinée doit être derrière ce mur...... que je m’empresse de traverser.
* Dans le logis, je vois 2 grandes cheminées (sur 2 étages).
* Au centre, le passage vers la tourelle.
* Puis sur la droite...... un fenêtre à meneaux en croix.... sans damoiselle.
Pourquoi ne m'a-t-elle pas attendu ?
Ma fin est ici...... ce blog se termine à tout jamais
* J'imagine la scène :
- Un autre est arrivé avant moi.
- Ils se plurent........ plus rien pour moi.
* De désespérante tristesse, je vais me jeter du haut de la falaise.
Le diaporama du château est visible ici - CLIC
Histoire du château :
* Au 10ème siècle, établissement un point fortifié (c'est ce que pensent quelques castellologues).
* Au 12ème siècle, construction d'un donjon carré en pierre.
* En 1152, Aldebert de Crussol et Guillaume de Crussol sont cités dans un texte en tant que témoin d'un testament.
* Vers le milieu du 12ème siècle (?) une chapelle, dédiée à Sainte Marie, est aménagée proche du château.
* En 1184, Odon de Crussol, évêque de Valence, donne à l’abbaye de la Chaise-Dieu, la chapelle Sainte-Marie du castrum.
* En 1186, Guillaume de Crussol est garant d’une vente faite au profit des Templiers de Valence.
* Au 13ème siècle, avec la période d'insécurité, les villageois de la vallée s'installent proche du château. Un premier rempart est aménagé.
* En 1220, Giraud Bastet, seigneur de Crussol, est cité dans un texte portant sur l'achat du château de Charmes.
* En 1283, Giraud Bastet (est ce le même que précédemment ?), seigneur de Crussol, rend hommage à Jean de Genève, évêque de Valence, pour son château.
* A la fin du 13ème siècle, le Vivarais est rattaché dans la Couronne de France (l'acte officiel semble être en 1308, mais le Vivarais n'était pas régi par une seule personnalité, de nombreux Comtes-Evêques avaient déjà fait allégeance au Roi).
* En 1293, un accord est signé entre Peyroneta, abbesse de Notre Dame de Soyons, et Géraud Bastet, seigneur de Crussol, sur les droits de vingtain et de pâturage ainsi que les limites des mandements.
* Au 14ème siècle, certainement à cause des Routiers sans emploi durant les trêves de la Guerre de Cent Ans, les habitants de la vallée, harcelés par les petites troupes armées, se réfugient sur les hauteurs. De nouvelles habitations sont construites en contrebas des précédentes. Un nouveau rempart est aménagé pour protéger ces nouveaux arrivants.
* En 1355, hommage lige est rendu par le seigneur de Crussol à l’évêque de Valence, pour le château et le mandement de Crussol.
* A la fin du 15ème siècle (?), pour plus de confort, des fenêtres à meneaux sont aménagées sur les murs coté vallée du logis du château. Après la fin des conflits Franco-Anglais, les villageois redescendent dans la vallée.
* En 1486, par son mariage avec Jacques I de Crussol, Simone d'Uzès apporte en dot la Vicomté (voir titre de noblesse) d'Uzès.
* Au début du 16ème siècle, le seigneur de Crussol-Uzès délaisse ce vieux site sans confort pour le château d'Uzès.
* Au 16ème siècle, durant les Guerres de Religion, le château de Crussol est attaqué par les Huguenots. Il est partiellement détruit.
* Vers 1624, comme pour d'autres châteaux fortifiés dans le Royaume de France, Richelieu demande l'arasement des fortifications de Crussol. L'avenir de cette vieille construction médiévale sera : Ruine.
* Au 19ème siècle, pour trouver un trésor caché (pffff) une partie du château est dynamitée (D'autres textes affirment que la destruction est due à l'exploitation d'une carrière de pierre).
* En 1927, le site est inscrit aux Monuments Historiques.
* A la fin du 20ème siècle, une association est créée pour consolider les vieux murs, sécuriser la visite puis organiser des fêtes et manifestations.
* Au début du 21ème siècle, la découverte du site est libre et gratuite. Bien que les ruines aient été consolidées, il faut toujours être prudents car le risque existe. Veuillez être respectueux en ne montant pas sur ces pierres millénaires et historiques.
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