Département : 89 - YONNE
Le bourg :
Situation : (--> le voir sur une carte)
La commune de Druyes les Belles Fontaines est située à 40km à l'Ouest-Nord-Ouest d'Avallon, à 30km au Sud-Sud-Ouest d'Auxerre et à 15km au Nord-Ouest de Clamecy.
Coordonnées du château :
47° 32' 56" N | 03° 25' 22" E |
47.54908280° | 3.42285640° |
Le château :
L'extérieur :
Il est la haut !
* Depuis le bourg, mon oeil de castellologue amateur est attiré par une forme massive sur un plateau situé au Nord.
* Cette construction est le château fort, but de ma croisade en ce début juillet.
* Grâce à ma carte, je sais qu'il faut aborder le site castral par le Nord, coté opposé au bourg.
Analyse rapide du plan
* Pour comprendre le château dans son ensemble, il faut regarder le plan global.
* Le château seigneurial est placé au Sud, coté de l'à-pic.
* Il est entouré d'un imposant rempart comportant de nombreuses tours en majorité circulaires.
* Ce rempart isole la grande basse cour de la route d'accès.
* Bien que non représenté sur le plan, un fossé devait exister.
* En notre siècle, de nombreuses maisons ont remplacé les communs, les écuries et autres bâtiments seigneuriaux.
* Le "rue des granges" doit être un souvenir de temps anciens.
Avez vous remarqué l'impasse du château neuf ?
* Cette construction du 17ème siècle, certainement plus confortable que le vieux château féodal, a complètement disparu après la Révolution Française.
Le rempart extérieur
* Avec les années sans entretien et les destructions, il ne reste rien du rempart extérieur excepté un fantôme de mur d'à peine 2 mètres de long et une tour située à l'angle Sud-Ouest.
* Mon affirmation est mensongère car le hasard de l'histoire n'a pas détérioré l'imposante porte fortifiée. Elle comporte :
- Deux archères droites sur la façade d'entrée.
- Au sommet, un chemin de ronde avec mâchicoulis (voir vocabulaire), datant certainement du 14ème siècle, possède des archères droites primitives de style 12ème siècle.
* L'absence de crénelage, de trace d'un pont levis et de rails de guidage d'une herse est surprenante.
* La présence de contreforts droits à larmier est la meilleure solution pour créer des angles morts utiles aux assaillants.
* Je pressens des reconstructions/consolidations d'époques diverses.
L'intérieur :
Les rondes surprises
* Avec précaution je passe la porte fortifiée.
* Le coté intérieur est aseptisé.
* Au bout de la rue du château fort il y a........ (devinez !)....
.... une tour ronde (je suis certain que votre réponse était fausse... hihihi).
* Elle possède :
- A la base.... des fleurs.
- Sur la hauteur, des trous de boulin pour les réparations.
- Une archère en bêche (voir vocabulaire) et une archère droite.
Cubique surprise
* Comme vous le savez, une tour est toujours accrochée à une courtine.
Est ce pour ne pas qu'elle s'enfuit ?
* Je longe ce haut mut dépourvu de crénelage et mâchicoulis.
* Soudain, je me heurte à une tour aux formes anguleuses.
Quel contraste !
Où suis je ?
* Quelques mètres plus loin, je vois une puissante porte fortifiée de forme carrée.
Quelle curieuse architecture globale !
* Je suis perdu... et je vous sens aussi perdu.
* Lorsqu'un château résiste à ma compréhension je fais appel à la technologie.... plus exactement à "mon" satellite privé.
Une architecture en avance sur son temps
* En haut à gauche, c'est la seule tour d'angle du rempart extérieur ayant survécu.
* En bas à gauche, c'est l'actuelle commune séparée du château par un à-pic (je vous l'ai déjà montré ici).
* Le château a une forme carrée de 53 mètres de coté.
* Les angles possèdent des tours rondes.
* Pour la défense des deux longues courtines latérales, une tour carrée a été construite.
* Au nord, l'entrée est aménagée dans une puissante tour carrée.
* Ce château du 12ème siècle correspond (presque) aux critères définis par le Roi de France Philippe Auguste (voir liste des Rois) 50 ans après. Ce château est proche de ce qui sera nommé 50 ans plus tard : L'architecture Philippienne.
La tour-porte
* Bien assise au centre de la façade, solidement ancrée dans le sol, la tour-porte a du faire réfléchir plus d'un assaillant. * Je devine la présence d'un pont levis aujourd'hui disparu. * Les mâchicoulis entourant la construction permettent une défense à 360°. * Au sommet, la rehausse semble un aménagement "récent" avec une fonction défensive minimale. * Après la surprise de la découverte, je tente de comprendre cette tour : - Aucune archère, ni fente de tir, ni canonnière présente. - La tour escalier latérale n'est pas très logique pour une entrée défensive. |
Entrer est ma mission !
* Lentement j'approche de la porte.
* Je m'assure qu'aucun défenseur soit présent pour me fracasser le crâne avec des pierres.
* La herse est baissée.
* Je quémande l'autorisation d'entrer, je hurle mon envie de découvrir ce château unique, je marque bruyamment ma présence pour qu'un résident m'invite.
Dehors et pourtant dedans
* Je la pointe de mes chausses, je tente de voir les entrailles.
* Les bâtiments ont été détruits, l'herbe a envahi le château
* Au fond, je vois de magnifiques fenêtres. Cette façade coté à-pic correspond au logis seigneurial. L'élégance et le confort se lisent partout.
* Sur ce coté, il n'y a pas la place pour les cheminées. Elles devaient s'inscrire dans les murs latéraux hélas disparus.
Fontaine... Vais je boire de ton eau ?
* Pensant avoir tout vu, j'erre sur le chemin du retour.
* Dans la basse cour, un petit puits m'informe que le confort est partout.
* Plus bas, je vois une retenue d'eau.
Était ce le vivier médiéval ?
Le diaporama du château est ici - CLIC
Histoire du château :
* Dans la première moitié du 11ème siècle, un château est cité dans un texte. Les historiens supposent que ce devait être une petite construction avec palissades en bois.
* Dans le deuxième moitié du 12ème siècle, construction de l'actuel château fortifié. La seigneurie est possession du Comte (voir titre de noblesse) de Nevers (voir liste) représenté par la famille Courtenay.
* En 1184, par le truchement du Roi de France Philippe Auguste, Pierre II de Courtenay, petit fils du Roi Louis VI le Gros, épouse Agnès de Nevers, Comtesse de Nevers. La seigneurie est donc dans le giron de Pierre II. L'architecture et les gros travaux du château sont déjà très avancés lorsque Pierre II en prend possession.
* A la fin du 13ème siècle, après le décès de Yolande de Bourgogne, Comtesse de Never, le château devient possession du Comte de Flandre.
* Au 14ème siècle, n'ayant pas une importance stratégique, le château est délaissé. Les Comtes n'y demeurent pas. Un capitaine a la charge du château. L'état de ruine partielle est constaté dans un texte.
* En 1378 et durant 2 ans, sous l'influence des Comtes de Flandres (voir liste), des travaux de reconstruction et consolidation sont réalisés au château.
* En 1383, une nouvelle campagne de consolidation et d'amélioration est menée. Une bretèche est aménagée au dessus de la porte du rempart extérieur.
* Durant les 3 siècle suivants, le château n'est pas habité ni consolidé. Seuls les revenus de la seigneurie intéressent les propriétaires.
* Au 16ème siècle (à vérifier), l'imposant logis coté Sud disparaît.
* Au 17ème siècle, un "château neuf" est construit proche du vieux château fort.
* Vers 1792, les Révolutionnaires s'emparent des bâtiments et les vendent comme Bien National. Le château "neuf" disparaît. Le château fort est dépecé.
* En 1888, la porte défensive extérieure est classée aux Monuments Historiques.
* Au début du 20ème siècle, une grange est implantée dans les ruines de la chapelle castrale et une maison est aménagée dans la tour. Les arbres envahissent la basse-cour.
* En 1924, le château est classé aux Monuments Historiques.
* En 1965, monsieur Pierre-Joseph Girard Claudon achète les ruines du château et commence à lui redonner vie, magnifiquement aidé par Robert Nemo.
* Au 21ème siècle, la découverte de l'extérieur est libre et gratuite. La visite de l'intérieur est possible certains jours. Veuillez vous renseigner sur les dates et heures d'ouverture.
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