Département : 40 - LANDES
Le bourg :
Situation : (--> le voir sur une carte)
La commune de Montaut est située à 20km au Sud-Ouest de Mont de Marsan (voir ses fortifications) et à 5km à l'Est de Mugron.
Le hameau de Brocas est à 2km au Sud du bourg fortifié de Montaut.
Coordonnée de l'église :
43° 43′ 08″ N | 00° 40′ 21″ W |
43.718629° | -0.672376° |
L'église :
L'extérieur :
La découverte
* "Église Romane de Saint Pierre de Brocas" : Ce panneau signifie que l'église a au minimum 8 siècles (comme moi), mais cela ne prouve pas que la construction soit fortifiée.
Vais je revenir bredouille ?
* Que nenni, car heureusement j'ai un secret :
Chuuut, je vous le livre ici.
L'enquête commence
* En découvrant l'église, je ne remarque que les contreforts.
* Ils sont présents en nombre le long de la nef et contre le chevet.
* Il est vrai que les murs composés de pierres petites, pauvrement taillées et moyennement jointives ont besoin d'un soutient.
* De plus, cette église a été construite avec de la "pierre de Saint Aubin".
* Ce matériaux est hélas très fiable et ne résiste pas aux intempérie donc aux années.
* L'enquête continue. Même si des bâtiments ont été ajoutés après la construction de l'église Romane, les contreforts d'angle n'ont pas été enlevés tant ils consolident les mur si friable.
* Pour un médiéviste, le nombre important de contreforts n'est pas une preuve de fortification.
Y a t il un système défensif sur cette église ?
J'ai des doutes
* Je cherche entre les contreforts une trace (même obturée) de fente de tir.
* Hélas, mes yeux exorbités de Chevalier Castellologue ne voient rien.
* J'inspecte avec minutie le mur sous le toit espérant voir les vestiges d'un chemin de ronde avec crénelage ou archère.
* Mais c'est le désespoir qui est mon compagnon.
* Pourtant, je note une curiosité architecturale (qui aura son importance dans quelques chapitres).
Mystérieux je suis n'est il pas ?
* Si je fais abstraction du bâtiment rectangulaire devant moi (construit quelques siècles après l'église Romane), la nef semble comporter 2 parties, comme s'il y avait 2 nefs ou 2 absides distinctes de dates de construction différentes.
* L'une semi-circulaire, l'autre polygonale.
Que de défenses !
* Quand je doute, je prends du recul.
* Et comme par magie, un immense bonheur m'enflamme au point que je saute de joie !
* J'ai envie de courir vers elle pour la dévorer, mais je sais qu'il faut séduire la belle et la comprendre (voir explication) alors, de loin je la déguste des yeux.
1ère analyse de la tour
* Avant de faire l'inventaire du système défensif, j'observe la tour flanque polygonale sur le coté Sud du clocher.
* Ce type de construction extérieur contenant un escalier est assez courante dans la région.
* Un historien en architecture spécialisé dans l'Aquitaine a affirmé que c'est une caractéristique Anglaise au 14ème siècle.
Analyse globale de la tour
* Si je fais abstraction des bâtiments avancés construits quelques siècles après l'église Romane, je vois une tour carrée avec un puissant et large contrefort.
* Cela me rappelle certains murs boucliers de châteaux forts.
* Au dessus, 2 fines archères droites à travers lesquelles je crois discerner un important ébrasement (voir vocabulaire). Sur les 2 niveaux supérieurs, les 3 ouvertures ressemblent plus à des fentes de tir pour arme à feu qu'à des archères.
* La différence de taille des pierres et de leur nature me fait penser à une surélévation ultérieure, à moins que cela soit l'aménagement d'un chemin de ronde couvert (mais supposition cela est car je ne vois pas d'ancienne trace de crénelage).
Le crénelage
* Sous un toit à faible pente, le crénelage est très curieux.
* Il est certes obstrué d'un grillage pour éviter les "attaques" des assaillant à plumes du 21ème siècle, mais :
1 - L'asymétrie merlons-créneaux me surprend. Surtout que l'évidement est très important pour une construction médiévale.
Le créneau permettait-il plusieurs archers en même temps ?
2 - Peut être que les imposants créneaux comportaient une huchette en bois (voir vocabulaire).
Dans ce cas, où sont les corbeaux
soutenant les axes de rotation ?
3 - La partie vide (créneau) comporte une archère en dessous. A la même époque les architectes construisaient des fentes de tir dans le merlon pour être protégé tout en tirant debout.
Le soldat tirait il en position allongée ?
* Diantre !
* Ces curieux Anglois brûleurs de Jeanne d'Arc me font poser beaucoup de questions !
* Mais peut être que la réponse est très simple :
- Ceci est dû aux modifications durant plusieurs siècles.
* Cette curiosité me fait penser à cela.
La tour de contrôle de la défense
* Pour mieux apprécier la puissance de ce clocher-tour, je prends un peu de recul.
* La fonction défensive de la haute tour est évidente. Elle domine et protège l'église romane sans transept. Même un assaillant s'accroupissant et rampant vers le chevet serait vu par un gardien dans la tour.
* Ce système défensif en hauteur est simple mais efficace.
Avez vous remarqué sur l'abside de style Roman entre les contreforts à deux redents, les 2 étroites fenêtres plein cintre surmontées d'une arcature. L'encadrement par des colonnettes à tailloir sculpté est du plus bel effet.
* En examinant un peu mieux le mur de la nef, je vois l'entrée (obstruée) d'origine de l'église. Il semble qu'après la construction de la tour, elle fut obstruée et le mur consolidé par un contrefort. L'entrée a donc été déplacée en bas de la tour.
* Quelques années plus tard, un porche a été construit en avant de la tour.
L'intérieur :
Pour découvrir l'incroyable intérieur de cette église fortifiée (ainsi que son histoire),
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