15 février 2015
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Résumé :
« Cet ouvrage rassemble 10 poèmes du XIIème au XVème siècle qui constituent une part remarquable de notre patrimoine littéraire. Un livret reproduit ces textes dans leur langue originale : langue d'oc, langue d'oïl et français moyen.
De Guillaume X à François Villon, plus d'une cinquantaine de poètes représentent les quatre siècles fondateurs de notre poésie. De la délicatesse des premières chansons d'amour au raffinement des ballades, cet ouvrage révèle un univers doué d'une force émotionnelle et d'une liberté d'esprit inattendues ?
Dans sa préface, Michel Zink, membre de l'Institut, professeur au Collège de France, montre combien ces quatre siècles de lyrique médiévale, tout occupée d'amour, entrent en résonance avec l'art chatoyant de l'extrême fin du Moyen-âge. »
Mon avis :
La Perfection !
Voila un livre digne d'un roi. Bien que ne l'étant pas, j'ai osé approcher cette oeuvre :
- * Fébrile, j'étais devant la couverture,
- * Petit, je me sentais devant les pages offertes,
- * Ebahis, mes yeux étaient devant les enluminures colorées,
- * Grelottante, ma voix était en murmurant les mots des troubadours,
- * .......
Dans la librairie, j'étais seul au monde malgré la foule du weekend. Je savais qu'un chevalier errant comme moi ne pouvait acquérir un tel trésor, mais approcher le Graal, n'est ce point déjà vivre l'aventure ?
Ma maigre fortune de chevalier ne m'autorise pas à posséder un si coûteux livre pour grand seigneur. Mais pouvoir lire en français les poésies des troubadours, puis tenter de comprendre le texte original en langue d'oc, ou d'oil est un plaisir sans équivalent (enfin, pour un fou de Moyen Age bien sur).
Si vous êtes une princesse, vous côtoyer donc un prince. Pour lui faire plaisir, voici LE seul livre à offrir à votre "charmant".
Et vous monseigneur, si vous avez la chance de lire en entier les mots des troubadours, si vous avez l'honneur d'être possesseur d'un tel chef d'oeuvre, pensez à moi, et mettez vos sensations sur ce modeste blog !..... Par vos mots, je vais revivre cette expérience unique.
Note de l'éditeur :
" Les Éditions Diane de Selliers célèbrent avec Le Moyen Âge flamboyant, poésie et peinture un idéal de culture française, ramené à sa mystique essentielle, l'amour.
Ce florilège poétique et pictural, composé de cent vingt poèmes représentatifs de quatre siècles de lyrique médiévale du XIIe au XVe siècle, illustrés par deux cent peintures issues de manuscrits essentiellement français des XIVe et XVe siècles, donnent à découvrir un monde idéaliste épris de luxe et de raffinement.
L'ouvrage rend hommage à la virtuosité d'une lyrique fondatrice de la poésie moderne, versifiée et subjective : " On ne saurait mieux mettre en lumière le mouvement continu qui, à l'aube des lettres françaises, aboutit à dessiner la figure du poète ", précise Michel Zink dans sa préface.
De la délicatesse affective des chansons courtoises à la suprême préciosité des ballades, de l'inspiration satirique de pièces pamphlétaires à l'humeur badine, voire burlesque et triviale, de certaines compositions, cette sélection poétique suggère une force émotionnelle et une liberté d'esprit insoupçonnées.
Chantres d'une fin'amor qui infère l'excellence poétique, troubadours et trouvères créent une lyrique subtile et achevée dans une inédite langue romane. Les troubadours doivent leur nom au verbe trobar qui signifie " trouver " en langue d'oc et dont dérive le terme de " trouvères " pour désigner leurs héritiers de langue d'oïl.
Le poète est en effet de fait amant à cette époque. Homme lige de sa dame, il n'a de cesse d'exprimer dans ses chansons, sa souffrance, ses craintes, ses désirs, ses joies, avec soumission ou avec impatience, avec sublime ou avec dérision, en tout cas avec une passion toujours aussi intense.
Ces poètes contribuèrent ainsi à infuser une conception de l'amour aussi nouvelle que fondatrice, la fin'amor : " Cet amour, que nous appelons " courtois " (cultivé dans les milieux de cour), on l'appelait à l'époque fin'amor, amour fin, affiné, épuré, comme l'or fin est épuré par le feu. Rien plus que ce feu de l'amour, ce feu où s'épure l'amour, ne permet de dire le Moyen Âge flamboyant ", observe Michel Zink.
Cette sensibilité et cette éthique profane et élitiste révolutionnèrent les mœurs de l'Europe toute entière. Au point de faire dire que le Moyen Âge français inventa l'amour.
Les plus belles peintures à manuscrits du XIVe et du XVe siècle ressortent directement ou indirectement, dans ses figures et ses thèmes, de son imaginaire amoureux. Tandis que la réputation de Paris attire dans la capitale les artistes flamands et italiens, les enlumineurs parisiens déploient un répertoire iconographique aussi original qu'inédit : jardins de déduit, château d'amour, offrande du cœur, etc.
Fruit d'une féconde alchimie entre le réalisme flamand et la rationalité latine, la peinture à manuscrit française révèle ainsi, à l'aube de la Renaissance, une insaisissable singularité.
La miniature s'ordonne en un microcosme qui se donne à voir dans une irréelle et enchanteresse beauté.
Cette édition offre pour la première fois à contempler ces miniatures d'une remarquable délicatesse comme d'authentiques tableaux, reproduits en de puissantes pleines pages.
Certains folios de manuscrits, sublimes au niveau de leurs marges et de leur ornementation, sont parfois reproduits dans leur intégralité, ponctuant l'ouvrage d'un hommage à ces précieux objets d'écriture et de peinture.
La maquette témoigne, dans son épurement et son élégance, d'un immense savoir-faire et s'orne de marges et de lettrines spécialement créées dans l'esprit de l'époque.
Le spectacle de ces chefs d'œuvre picturaux se révèle d'autant plus exceptionnel que ces manuscrits enluminés, conservés comme d'inestimables bijoux cachés dans les musées et les bibliothèques, sont quasiment inaccessibles du fait de leur extrême fragilité qui interdit qu'on les manipule ou qu'on les expose à la lumière.
Dispersés à travers le monde entier au gré des acquisitions de riches collectionneurs et bibliophiles, les manuscrits à peinture français demeurent bien souvent invisibles du grand public, même le temps d'une exposition. Ainsi le chef d'œuvre d'un des plus grands artistes français du XVe siècle, Barthélemy d'Eyck, dont le Livre du Cœur d'Amour épris de René d'Anjou, protégé par son statut patrimonial, est immuablement conservé à Vienne. Ce livre le reproduit dans son intégralité.
Si les traductions en français moderne ont été soigneusement choisies parmi les spécialistes respectifs de langue d'oc, langue d'oïl et français moyen, l'ouvrage s'enrichit d'un livret qui reprend les poèmes dans leur langue originale. Le lecteur peut ainsi découvrir les racines de la langue française et en apprécier la beauté mélodique originelle.
Un important appareil critique parachève ce livre d'art, depuis les biographies de chaque poète à des notices sur les manuscrits à peintures reproduits, en passant par un répertoire des genres lyriques et une chronologie détaillée de cette France médiévale. "