Département : 36 - INDRE
Le bourg :
Situation : (--> le voir sur une carte)
La commune de Paudy est située à 35km à l'Ouest de Bourges, à 30km au Nord-Est de Châteauroux, à 22km au Sud-Ouest de Vierzon et à 10km au Nord-Ouest d'Issoudun (voir son château).
Coordonnée du château :
47° 02' 26" N | 01° 55' 11" E |
47.040575° | 1.919794° |
Le château :
L'extérieur :
Avant propos
* Comme vous l'avez constaté, ce blog est en grande partie consacré aux châteaux et ruines fortifiés oubliés des guides touristiques et des documents des offices de tourisme.
* Lors de ma trop courte semaine dans le département de l'Indre, j'avais prévu une escale dans ce petit bourg.
Vais je découvrir un site extraordinaire ?
* Quel suspense !
La découverte
* Au loin, dans un écrin de verdure, je vois une haute construction.
* Je ne peux pas encore définir si c'est une tour défensive ou un clocher mais j'ai les poils qui se hérissent : Ceci est déjà un indice.
* Le deuxième indice est le souffle bruyant de mon fidèle destrier.
* Je pressens que mon Graal de ce jour va être extraordinaire.
* D'ailleurs, en m'approchant je remarque que 2 constructions au moins font briller mes yeux de Castellologue-Amateur
* Paudy va remplir mon après-midi d'avril.
L'arrivée
* Je laisse mon destrier à une bonne centaine de mètres du site et je marche sur une route dont les tracteurs ont laissé leurs empreintes.
* Pour arriver aux pieds du château, il faut circuler sur la rue du donjon.
* Ceci est le nom local de la haute tour.
* Je vérifierai (dans quelques minutes) si cette appellation est vraie, car souvent, le vocabulaire des noms de rue est imagé.
Le rempart
* Un château fort est souvent enserré et protégé dans un rempart.
* Celui de Paudy a évidemment été modifié et aménagé (nombreuses et larges fenêtres) pour permettre à ses habitants de mieux vivre.
* Ce quadrilatère dédié à la défense semble aujourd'hui bien neutre.
* Pourtant, avec un peu d'attention, il est possible de voir les systèmes défensifs :
- Des douves larges et profondes,
- Une terrasse permettant le tir au canon (je vous en ai montrée au château de Le Plessis Bourré),
- Une tour d'angle avec base élargie et des fentes de tir ressemblant à des archères primitives du 12ème siècle.
* Même si la tour d'angle est arasée et n'arbore plus ses créneaux, même si le rempart a été couvert et a perdu ses mâchicoulis (voir vocabulaire), l'ensemble montre une architecture médiévale défensive.
Le soi-disant donjon
* En suivant les douves et surtout en longeant le rempart je croise la route d'un autre bâtiment.
* Mes yeux sont éblouis par la haute tour qui "s'avance" vers moi (à moins que ce soit l'inverse).
* Comme je le pressentais, ceci n'est point un donjon mais un châtelet d'entrée (voir définition).
* Il est vrai que de loin, la confusion était possible.
Analyse préliminaire du châtelet d'entrée
* Avant de traverser le châtelet d'entrée, je le contourne pour comprendre son architecture globale.
* Sur le coté, le haut bâtiment comporte une ronde tour flanque qui doit contenir un escalier (les nombreuses ouvertures situées à l'intérieur de l'enceinte et non coté ennemis sont des puits de lumières).
* A sa base, je vois les vestiges de la courtine.
* L'accès au châtelet d'entrée était possible depuis le chemin de ronde (évidemment l'échelle en fer n'existait pas !).
* Pour protéger cette porte, une bretèche a été aménagée.
Les systèmes défensifs
* Plusieurs systèmes défensifs sont encore identifiables coté "ennemis" :
- A la base, une archère cruciforme à étrier du 13ème siècle.
- Au sommet, des corbeaux à ressauts. Ce sont les restes des mâchicoulis.
- Dans l'angle, une construction en encorbellement. Sachant qu'à la base de la tour-porte s'étendaient les douves, il n'est pas surprenant que cette construction fût les latrines.
--> Pour ceux qui douteraient de mes supputations, je vous offre cette vue pour réfléchir.
Latrines à l'extérieur (gauche)... Bretèche à l'intérieur.
Les entrées
* En prenant un peu de recul, je prends la mesure défensive de cette beauté Berrichonne.
* Il y a :
- Au sommet, les vestiges des mâchicoulis.
- En dessous, une salle de surveillance et de défense (ouverture rectangulaire).
- Les emplacements des flèches des 2 ponts- levis.
- Au même niveau, une autre salle pour soldats (ouverture rectangulaire).
- Les encadrements des ponts lorsqu'ils sont relevés. Une porte charretière à gauche et une porte piétonne à droite.
Avez vous remarqué le blason ?
* Ce sont les armes de la famille De Velard :
"D'azur semé de croisettes d'or et un chef du même".
* Si ce vocabulaire ne vous est point familier ou si l'art des blasons vous intéresse, voici un site que j'apprécie.
L'intérieur :
J'entre en observant
* Devant la large porte, je tente de comprendre les autres systèmes défensifs, car l'absence de tour latérale pour protéger l'entrée me surprend.
* Sur les cotés, je vois des gonds ayant porté un double vantail, mais je ne distingue aucune trace de rail pour une herse.
* Le mur très épais réalisé avec des pierres correctement taillées possède un trou pour recevoir une poutre bloquant les vantaux.
Les défenses actives
* Après avoir observé les défenses passives (porte, poutre, pont....), je cherche des systèmes de défense qui permettent, non pas de bloquer l'assaillant, mais de lui faire mal.
- Le premier est un assommoir.
- Le deuxième est une archère cruciforme avec un grand ébrasement. Souvenez vous, à l'extérieur je vous l'ai déjà montrée. Dans cette "casemate", l'archer avait un espace pour se protéger entre 2 tirs de flèche.
C'est la fin
* Ne souhaitant pas pénétrer dans la ferme, j'arrête ma visite ici non sans avoir remarqué la fente pour une herse.
* L'assaillant, s'il avait pu entrer ici, se retrouvait piégé.
Le diaporama du château est ici - CLIC
Histoire du château :
* Au 11ème siècle, Raoul de Déols, seigneur d'Issoudun (voir son château), fait construire un château en ce lieu (à vérifier).
* En 1118, le, château est construit ou aménagé (mes sources sont contradictoires).
* En 1187, le roi de France Philippe Auguste (voir liste) s'empare d'Issoudun et par conséquence, récupère la seigneurie de Paudy.
* Au milieu du 13ème siècle, le Roi (voir titre de noblesse) de France Louis IX donne la seigneurie de Paudy à un membre de sa famille : Raoul de Courtenay.
* A la fin du 14ème siècle, Jean de la Personne, Chambellan du Duc de Berry, hérite de la seigneurie (à vérifier).
* Au début du 15ème siècle, la seigneurie appartient à Jean de Blanchefort surnommé : L'écorcheur (attribut souvent associé dans les textes à Armagnac).
* Vers 1483, le prince Zizim aurait été retenu quelques jours dans ce château (Je vous ai déjà montré un château où ce monarque fut en résidence surveillée : Rochechinard).
* Au 16ème siècle, le site appartient à la famille Chevrier.
* En 1580 ou 1596 (?), à la mort du dernier héritier nommé Claude Chevrier, le site appartient aux De Velard.
* En 1680, Philippe De Velard n'habite plus le château.
* Vers 1700, le château est vendu (je n'ai pas trouvé le propriétaire. Peut être est il aux La Fond ou aux La Ferté Gilbert ?).
* En 1788, Agnès-Charlotte de Rivière de Riffardeau séjourne au château.
* En 1900, le château est vendu (je n'ai pas trouvé le nom du propriétaire).
* En 1924, le château est vendu (je n'ai pas trouvé le nom du propriétaire).
* Au début du 21ème siècle, la découverte de l'extérieur est libre et gratuite dans le silence. La propriété est privée, veuillez respecter le site et la tranquillité des habitants.
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